Voyage en pédagogIA

L’IA est partout (cliché !) et a donc pris place à l’École (réalité !). Avec une incidence sur les pratiques pédagogiques, le rapport aux savoirs ou encore l’évaluation. Ses outils proposent, entre autres, la génération de contenus de tout type et la personnalisation des apprentissages. Alors, pourquoi ne pas la considérer comme un super assistant pédagogique ? Cette machine-outil, sans conscience et faillible par ses biais, ne remplace pas pour autant l’enseignant, dont le rôle demeure essentiel pour transmettre les savoirs et guider les esprits.

L’IA est capable de produite en quelques minutes textes, images, sons, vidéos, codes…. À l’École, ses nombreux outils, gratuits ou payants, assistent profs et élèves en générant des dictées, des quiz différenciés, des plans de cours, des dissertations, en automatisant les tâches administratives, en corrigeant les copies… Au vu de la manière bluffante dont ils apportent des réponses construites, précises et « raisonnées » à toute requête, pourquoi ne pas se saisir des nombreuses opportunités de ces systèmes pour booster sa pédagogie ?

Savoir ce que l’on cherche

Pour cela, il faut commencer par connaître son fonctionnement. Car la machine ne répond que par probabilités, après avoir mouliné son corpus de données. D’où ses biais, dus parfois aux bases de données pas toujours fiables qui la nourrissent. Ensuite, il faut apprendre à lui parler, en rédigeant des prompts précis et détaillés, et donc savoir ce que l’on cherche, pourquoi et comment. L’IA n’est donc efficace que connectée à l’intelligence humaine, et n’est qu’un outil, sans magie, mais si perfectionné que mieux vaut s’y former pour en tirer le meilleur.

Du temps pour mieux enseigner

L’École catholique, sensible à sa mission d’éducation intégrale, se doit de garder une vigilance face au trompe-l’œil de la facilité et de l’immédiateté (« l’IA travaille à ma place »). Les enseignants ont à tenir leur rôle de précepteur, pour mener à bien leur mission de pédagogue. Grâce au temps dégagé par l’IA, ils pourront privilégier la différenciation, les rapports interpersonnels ou le développement de compétences transversales. Bref, tout ce que ne fait pas la machine.

La communauté éducative doit aussi mener une réflexion éthique. Aux enseignants « augmentés » de renforcer leur accompagnement pour chercher du sens aux usages de l’IA. Pour ne pas laisser les élèves seuls et dépendants d’une intelligence mécanique et former des citoyens qui ne perdront pas leur capacité à réfléchir et auront de l’appétence pour apprendre. C’est ce que l’École catholique entend faire, en maniant ces outils sans peur, sans a priori, mais avec une vigilance critique qui ne nous fait pas oublier ce qu’ils ne sont pas et ce que nous sommes : des consciences.


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