Le retour des écoles normales ?

Le président Emmanuel Macron a annoncé un grand chambardement à venir sur la formation initiale des enseignants. Une licence spécifique sera proposée aux étudiants se destinant au professorat des écoles et les concours de recrutement interviendront, pour tous, à bac + 3.

C’est à l’occasion d’un déplacement dans une école parisienne, le 4 avril dernier, que le président Emmanuel Macron a dessiné les contours de la réforme de la formation initiale qui repositionnerait le concours de bac + 5 à Bac + 3 pour attirer plus de candidats à l’enseignement. Un chambardement dont il souhaite débuter la mise en œuvre… pour la session 2025 des concours.

Ainsi, dès septembre, des Licences de préparation au professorat des écoles (LPPE) pourraient voir le jour dans les universités. Elles devraient comprendre des enseignements de français, maths, histoire/géographie, etc. et de pédagogie et didactique. A l’issue de ces trois ans, plus professionnalisants que le PPPE (Parcours préparatoire au professorat des écoles) actuel, les étudiants passeront le concours à bac + 3. « Les trois années de licence permettront aux étudiants de s’assurer qu’ils sont bien « faits » pour ce métier. Mais il faudra créer des passerelles pour ceux qui souhaiteraient se ré-orienter », explique Nathalie Tretiakow, adjointe au secrétaire général de l’enseignement catholique. Pour Yann Diraison, adjoint au secrétaire général de l’enseignement catholique en charge des ressources humaines, “cette organisation présenterait aussi l’avantage d’augmenter le temps de formation en master, ces deux années n’étant alors plus phagocytées par la préparation d’un concours.”

La validation de la LLPE et de tests de maths et de français conçus par le ministère dispensera les étudiants des épreuves écrites du concours par rapport aux autres candidats qui devront toujours se présenter à l’écrit et à l’oral. Pour le second degré, les licences restent disciplinaires.

Après le concours, les lauréats 1er et 2nd degrés suivront un Master professionnalisant avec, dès la première année, des stages d’observation rémunérés, puis en M2, un mi-temps en responsabilité. « Il faudra garantir le niveau attendu des enseignants du second degré en insistant sur l’enseignement et à la didactique disciplinaires » a  prévenu Nathalie Tretiakow notant aussi qu’au défi d’articuler professionnalisation et enseignement académique s’ajoute, pour l’enseignement catholique, celui de promouvoir son concours auprès des étudiants en licence PPPE à l’université.


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