Attention, jeunes fragiles

Soucieux de voir décliner la santé psychique des jeunes, l’Enseignement catholique s’implique de manière proactive: points écoute, actions de prévention, plan boussole de lutte contre le harcèlement… De multiples initiatives au service du bien-être de ses élèves se déploient partout en France pour pallier le manque de moyens de la médecine scolaire.

La santé mentale des jeunes français reste bien fragile, quatre ans après la pandémie, avec 15% des ados présentant un risque important de dépression. Un constat vérifié par les psychologues de l’éducation comme Patricia Di Dio, membre de l’Association nationale des psychologues de l’Enseignement catholique qui s’inquiète d’une médication croissante : « L’état psychique de ceux qui vont mal se dégrade plus vite. Les scarifications et tentatives de suicide surviennent à un âge plus précoce ».

De fait, la santé des élèves fait partie des missions de l’École depuis 2013, et l’instauration d’un « parcours éducatif de santé » de la maternelle au lycée. Son rôle de prévention est d’autant plus essentiel que les addictions et troubles de santé psychiques s’installent à l’adolescence mais aussi que les causes d’anxiété des élèves ont souvent trait à la pression scolaire.

Face à la pénurie de psychologues scolaires et à l’appauvrissement de la psychiatrie libérale, l’Enseignement catholique s’organise : il mutualise l’interventions de personnels de santé dans ses établissements, noue des conventions avec l’ARS, incite ses établissements à financer, sur fonds propres, des professionnels de santé mentale  et à sensibiliser ses équipes au mieux-être des jeunes afin qu’il devienne une préoccupation partagée.

Ainsi, les communautés éducatives des lycées Notre-Dame-Saint-Sigisbert se sont formées aux Premiers secours en santé mentale. « Il faut que le jeune sente un filet de sécurité autour de lui, puisse aller parler à un adulte. Pour cela, il faut sensibiliser à la santé mentale le plus de personnes possibles, au sein de l’École, afin qu’elles sachent détecter les situations à risque et orienter le jeune vers les bons professionnels », estime Sara-Anna Ardeois, responsable du service psychologie de la direction diocésaine de Nantes qui déploie des points écoute dans tous ses lycées.

À Rouen, l’Institution Saint-François-d’Assise, à Rouen (76), est entrée dans une démarche de labellisation « École promotrice de santé », qui s’appuie sur un travail interdisciplinaire d’éducation à la santé et de promotion des compétences psychosociales (empathie, CNV, résolution de conflits…), intégrées depuis 2015 dans le Socle commun de connaissances et importants leviers de résilience. Le diocèse d’Agen y sensibilise aussi tous ses écoliers.

Et comme tout est lié, les établissements catholiques aident aussi les jeunes à développer une vie intérieure riche, ressource importante pour surmonter les épreuves de l’existence.


Publié

dans

par

Étiquettes :